DAVE FIELDS: All In (2014)
Dave Fields a été élevé à New York et a suivi très jeune son père, arrangeur-compositeur de son état, dans les studios d’enregistrement. Gamin, il a même rencontré Stevie Wonder. Tout naturellement, il opté pour une carrière de compositeur de studio. Cependant, à force de composer pour les autres, il a décidé d’utiliser son talent pour lui-même et a sorti quelques bons albums.
Qu’en est-il de son petit dernier ? Autant le dire tout de suite, Dave Fields est un artiste éclectique qui explore pas mal de styles avec sa guitare. Il possède aussi un joli timbre de voix et on peut qualifier sa technique instrumentale de balaise, certainement influencée par les deux Steve (Morse et Vai).
Nous sommes tout de suite mis dans le bain avec « Changes In My Life », un blues rock rapide doté d’une montée d’accords tarabiscotée sur le break et d’un solo de guitare très technique en triolets et gammes brisées. On enchaîne sur « Voodoo eyes », un blues rock mid tempo avec un refrain sympathique et un solo où la technique se met au service du feeling. Le funky « Let’s Go Dowtown » rappelle le style de Larry Carlton en plus hard. L’ombre d’Eric Johnson plane sur la structure de « Black Widow » et son intro « space » avec arpèges et plans de violoing.
Dave Fields reprend « Crossroads » du légendaire Robert Johnson, un peu à la manière de Cream (pas de Molly Hatchet… Dommage !) mais en plus lourd. Dave nous gratifie d’un solo de gratte hard/fusion proche de Steve Vai.
« Wake Up Jasper » est un pur Texas Blues où la six cordes de Dave fait de l’œil à Van Wilks ou à Stevie Ray Vaughan. Puis le morceau s’accélère sur un tempo plus « groovy » pour un solo de slide de haute voltige. Nous aussi droit à la reprise de « Black Dog » de Led Zeppelin, enregistrée live. L’introduction, à elle seule, vaut son pesant d’or et le solo en finger picking mérite le détour. « Not Gonna Let You Get Away » s’aventure sur le terrain de la fusion californienne avec un rythme à la Larry Carlton et un solo qui évoque Steve Morse. A noter, le son de guitare proche de celui de Stevie Ray sur « Couldn’t Stand The Weather ».
Je passe sur « Got A Hold On Me » qui nous refait le coup de « Mary Had A Little Lamb » ainsi que sur « That’s All Right » qui fait remplissage. En revanche, Dave termine son disque par un morceau chaleureux, légèrement teinté de doo wop, intitulé « Lover’s Holiday ». C’est un titre acoustique avec une guitare en finger picking, une caisse claire avec balais et des claquements de doigts. Très sympa !
A l’écoute de cette galette riche et variée, les amoureux de la guitare seront aux anges et se demanderont sans doute où Dave Fields va chercher ses plans.
Encore un extra-terrestre de plus !
Olivier Aubry